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Gaston SOUDAIS : Finaud mon héros

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Depuis quand êtes-vous écrivain ?

 

Je ne pense pas que je suis un écrivain. Ce que j'écris sont des souvenirs de mon enfance, de ma jeunesse, de mon passé, pour montrer tous les bouleversements inimaginables que j'ai connus en 90 ans. Je suis un Bermonvillais de pure souche, et j'en suis heureux et fier.

 

Qu'est-ce qui vous inspire dans l'écriture?

 

Comme je l’ai souvent dit, j’aime écrire et quand j’écris, je ne vois pas le temps passer. Je revis mon enfance, ma jeunesse et je fais revivre des personnes, des camarades disparus. Pour moi, c’est merveilleux de penser à ces personnes pour la plupart oubliées à tout jamais.

 

Parlez-nous de votre dernier ouvrage ? Mon dernier livre, "Finaud mon héros".

 

Pour ce dernier livre, je l'ai écrit en étant confiné et cela m'a fait penser à l'exode de juin 1940. Je l'ai vécue avec mes parents. Et comme nous sommes partis, abandonnant toute la maison, l'atelier, la ferme pour partir à l'aventure, il fallait vraiment avoir peur des soldats allemands. Il faut avoir vécu cette époque pour se rendre compte de la panique que tout le monde avait, riches comme pauvres. Fuir par tous les moyens possibles : Vélo, poussette, carriole, charrette, auto.

 

Vous avez écrit 3 livres, pouvez-vous nous parler des autres ?

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Sur mon premier livre, “Bermonville, une histoire cauchoise”, qui est sorti en 2009, c'est la vie de mon village de 1935 à 1950 : Toutes les routes étaient en cailloux, ma rue fut la première à être goudronnée en 1937. Trois quarts des foyers n'avaient pas l'électricité.

Le téléphone, il n’y avait qu’une cabine au café blanquet et chez 2 particuliers. Par contre, il y avait de la vie partout, des allers et venues sans arrêt dans la journée. Les journées de travail étaient dures et longues. Mais tous ces gens se parlaient. Il y avait 2 cafés-épiceries, un boulanger, un charcutier, 2 forgerons et beaucoup de marchands ambulants passaient régulièrement, les travailleurs des fermes. Tout ça est écrit dans ce livre qui a obtenu le diplôme d'honneur de la société centrale d'agriculture de Seine-Maritime et une médaille sur le thème de l'action offerte et remise par monsieur le Président.

Ce livre a connu un grand succès et ma plus grande récompense a été de retrouver d'anciens Bermonvillais exilés depuis longtemps dans d'autres départements, qui m'ont appelés ou écrits pour me féliciter pour ce livre, qui leur a rappelé leur enfance.

 

Dans mon 2ème livre, “le petit vélo rouge”, je parle de ma vie d'enfant jusqu’à maintenant.

Pourquoi je les ai écrit ? J'ai été toute ma vie avec mon père à l'entreprise. Plus tard je me suis aperçu, que de son enfance, de sa jeunesse, de la guerre de 1914-18, je ne savais rien de lui, à part de notre activité de mécanicien agricole.

Peut être m'en a-t-il parlé quelquefois, mais quand on est jeune, on ne fait pas attention. Il n'était pas bavard et n'a rien écrit.

Alors moi j'ai écrit ce livre. J'en ai donné à chacun de mes enfants et petits enfants, je ne sais pas s'ils l'ont lu, mais peut être le liront-ils plus tard et pourront-ils comparer avec leur vie.

Si j'ai écrit ce ce livre, ce n'est pas pour faire de l'argent, bien au contraire, car j'en donne beaucoup.

Mais pour essayer de faire voir aux jeunes, ce que la vie a pu changer en si peu de temps. Mais c'est difficile de leur faire comprendre. Ils ont une vie trop facile.